Dans l'embrasure
J'y suis, octobre...
Ce mois que je chéris tant je ne sais trop pour quelle raison. Sans doute pour la mélancolie qu'il dépose là.
Un ciel à se damner. des lambeaux de nuages comme des chairs meurtries. Des rêves éffilochés.Des bâtons de pluie comme des baguettes sur la peau du tambour fracassent le jour. Peau craquelée des bogues, épines contre mes joues.
Une lumière du soir digne d'une "nuit blanche" à Paris. Une présence quasi divine qui tire vers le ciel, embrase et consume la vie d'ici-bas.
Une parenthèse, un pont sans doute entre la chaleur du soleil et le froid à venir. Une charnière en quelque sorte. Un pas de porte, oui tiens ! une embrasure où je me tiendrais là entre deux mondes. Des voiles à soulever pour passer à "deux mains".
Une embrasure couleur d'or et de rouges mêlés. Une ode à la beauté. Un chapelet de pépites au coeur. Des champignons vénéneux à ramasser. Un poison de douceur à mâcher.
Souffles mêlés, vitres des trains embuées. Des marrons dans les poches.
Octobre, mon mois de coeur.