Les danses nocturnes
Un sourire est tombé dans l'herbe.
Irrattrappable !
Et tes danses nocturnes, où iront-elles ?
Se perdre. Dans les mathémathiques ?
De tels bonds, des spirales si pures -
Cela doit voyager
Pour toujours de par le monde, je ne resterai donc pas
Totalement privée de beauté, il y a ce don
De ton petit souffle , l'odeur d'herbe
Mouillée de ton sommeil, les lys, les lys.
Leur chair ne tolère aucun contact.
Plis glacés d'amour propre, l'arum,
Le tigre occupé de sa parure...
Robe mouchetée, déploiement de pétales brûlants,
Tes comètes
Ont un seul espace à traverser,
Tant de froid et d'oubli,
Alors les gestes se défond -
Humains et chauds et leur éclat
Saigne et s'émiette
A travers les noires amnésies du ciel,
Pourquoi me donne-t-on
Ces lampes, ces planètes,
Qui tombent comme des bénédictions, des flocons -
Paillettes blanches, alvéoles
Sur mes yeux, ma bouche, mes cheveux -
Qui me touchent puis disparaissent à tout jamais.
Nulle part,
Sylvia Plath
Ariel