la valise
Une valise qui court là ce matin sur le quai. Grise à roulette, un métal froid qui vrille le corps.
Une main qui la tient, longs doigts fins. Au bout de cette main un bras chemisé sous le manteau.
Les épaules, une voute légère. Des épaules qui tremblent.
Silhouette élancée, cheveux grisonnants aux tempes. Un temps qui se fige.
Un départ annoncé, une fuite toujours. Pas pressés pour oublier ce qui pourrait être.
Des mots en noir sur l'écran, le coeur se fendille.
Tout est là, dans cette valise. Suis recroquevillée dedans.