Ouragan - Laurent Gaudé
La Nouvelle-Orléans.
TempĂȘte annoncĂ©e.
On plonge alors dans les eaux tortueuses de l'esprit humain confronté à l'implacable loi de la Nature.
Noirs, blancs, hĂŽnnetes gens ou malfaisants, mĂȘlĂ©s, emmĂ©lĂ©s dans la peur.
Le vĂ©ritĂ© prend corps d'oĂč qu'elle vienne. Et la mort rĂŽde et vous happe Ă chaque rencontre.
"...Nous ne sommes pas Ă l'Ă©chelle de ce qui va venir. Le vent va souffler et il se moque de nous, ne nous sent mĂȘme pas. Les fleuves dĂ©borderont et les arbres craqueront. Une colĂšre qui nous dĂ©passe va venir. C'est bien. Les hommes qui restent et verront seront meilleurs que les autres. Nous allons tout perdre. Nous allons nous accrocher Ă nos pauvres vies commes Ă des insectes Ă la branche mais nous serons dans la vĂ©ritĂ© nue du monde. Le vent ne nous appartient pas. (...)Mois, Josephine Linc. Steelson, pauvre nĂ©gresse au mileu de la tempĂȘte, je sais que la nature va parler. Je vais ĂȘtre minuscule mais j'ai hĂąte, car il y a de la noblesse Ă Ă©preouver son insignifiance(...)"
Et puis l'amour qui est.
"Il n'y a que là , que dans ses bras à elle que les voix se taisent, et les flammes s'éteignent. Il n'y aque là et, en le lui disant, c'est comme s'il déposait sa vie à ses pieds. Elle le sait, elle le sent, elle lui prend le visage dans les mains et l'embrasse. à le long baiser qui dure et soulÚve les vies, balaie la poussiÚre de nos errances. Il ne bouge pas. IL sent ses lÚvres qui effacent sa vieillesse. Ses lÚvres qui balaient les peurs inutiles et la fatigue de vivre."
Un beau roman.